Seconda guerra mondiale
27 Gennaio 2019Paul Verlaine di Carlo Zacco
27 Gennaio 2019Il mondo non è che una congiunzione di apparenze o simboli per i poeti simbolisti come il belga Emile Verhaeren, epigono di Stéphane Mallarmé.
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Poesie di Emile Verhaeren e Francis Jammes in formato power point modificabile
Poesie di Emile Verhaeren e Francis Jammes in formato standard pdf
L’iniziatore di questo credo letterario, di questo nuovo modo di comporre, è stato Stéphane Mallarmé. I suoi versi sono come i luminosi veli semitrasparenti di qualche grande Iside – il pensiero sottostante a ogni poesia. Questi veli, su cui ogni parte del corpo della dea imprime il suo calore e il suo movimento, non sono che l’esteriorizzazione della sua bellezza, ed è attraverso di essi che bisogna cercarla. I Parnassiani mostravano, descrivevano e raccontavano. Hanno amplificato in misura moderata. Erano romantici diventati freddi e formali.
Stéphane Mallarmé non disegna, evoca. Scegliendo tra le teorie di Baudelaire quelle relative all’analogia e alla relazione, le riunisce e le mostra in gradazioni successive; evolve da loro luce sufficiente per rivelare finalmente l’oggetto. Inoltre, poiché questo processo crea intorno ad ogni singolo pensiero una successione di aspetti diversi, e poiché ciascuno di questi può avere un suo significato peculiare, anche se superficiale, ne risulta che il significato della poesia è raddoppiato o triplicato.
Tale, dunque, fu lo sconvolgimento della forma e della materia operato dalle recenti scuole di poesia francese. Era stato, come ho detto, preparato a lungo. Era diventato inevitabile. L’alessandrino, spezzato, frantumato e sbriciolato da Hugo, non sarebbe più stato riconosciuto come misura dai suoi creatori del XVI e XVII secolo. Ormai non era che un’ombra vana e illusoria.
Emile Verhaeren (1885 – 1916)
Emile Varereeren si pone sulla scia di Mallermé, portando alle estreme conseguenze la poesia simboolista.
Qui sotto due esempi che illustrano i profondi cambiamenti subiti dalla forma (ritmo e rima) e la materia della composizione poetica, in cui il senso è proiettato oltre il significato letterale delle parole.
“LE VENT” Dédié au sud-ouest
Sur la bruyère longue infiniment
Voici le vent cornant Novembre;
Sur la bruyère infiniment,
Voici le vent
Qui se déchire et se démembre
En souffles lourds, battant les bourgs.
Voici le vent,
Le vent sauvage de Novembre.Aux puits des fermes,
Les seaux de fer et les poulies
Grincent;
Aux citernes des fermes.
Les seaux et les poulies
Grincent et crient
Toute la mort, dans leurs mélancolies.Le vent rafle, le long de l’eau,
Les feuilles mortes des bouleaux,
Le vent sauvage de Novembre;
Le vent mord dans les branches,
Des nids d’oiseaux;
Le vent râpe du fer
Et peigne, au loin, les avalanches,
Rageusement, du vieil hiver,
Rageusement, le vent,
Le vent sauvage de Novembre.Dans les étables lamentables
Les lucarnes rapiécées
Ballottent leurs loques falotes
De vitres et de papier.
Le vent sauvage de Novembre! –
Sur sa butte de gazon bistre,
De bas en haut, à travers airs,
De haut en bas, à coups d’éclairs,
Le moulin noir fauche, sinistre,
Le moulin noir fauche le vent,
Le vent,
Le vent sauvage de Novembre.Les vieux chaumes, à cropetons,
Autour de leurs clochers d’église.
Sont ébranlés sur leurs bâtons;
Les vieux chaumes et leurs auvents
Claquent au vent,
Au vent sauvage de Novembre.
Les croix du cimetière étroit,
Les bras des morts que sont ces croix,
Tombent comme un grand vol
Rabattu noir, contre le sol.Le vent sauvage de Novembre,
Le vent,
L’avez-vous rencontré, le vent,
Au carrefour des trois cents routes,
Criant de froid, soufflant d’ahan,
L’avez-vous rencontré, le vent,
Celui des peurs et des déroutes;
L’avez-vous vu cette nuit-là,
Quand il jeta la lune à bas,
Et que, n’en pouvant plus,
Tous les villages vermoulus
Criaient comme des bêtes,
Sous la tempête?Sur la bruyère infiniment
Voici le vent hurlant,
Voici le vent cornant Novembre.”
“LE PASSEUR D’EAU”
Le passeur d’eau, les mains aux rames,
A contre flot, depuis longtemps,
Luttait, un roseau vert entre les dents.Mais celle hélas! Qui le hélait
Au delà des vagues, là-bas,
Toujours plus loin, par au delà des vagues,
Parmi les brumes reculait.Les fenêtres, avec leurs yeux,
Et le cadran des tours, sur le rivage,
Le regardaient peiner et s’acharner,
En un ploiement de torse en deux
Et de muscles sauvages.
Une rame soudain cassa
Que le courant chassa,
A vagues lourdes vers la mer.Celle là-bas qui le hélait,
Dans les brumes et dans le vent, semblait
Tordre plus follement les bras,
Vers celui qui n’approchait pas.Le passeur d’eau, avec la rame survivante,
Se prit à travailler si fort
Que tout son corps craqua d’efforts,
Et que son cœur trembla de fièvre et d’épouvante.
[737] D’un coup brusque, le gouvernail cassa
Et le courant chassa
Ce haillon morne, vers la mer.Les fenêtres sur le rivage,
Comme des yeux grands et fiévreux,
Et le cadran des tours, ces veuves
Droites, de mille en mille, au bord des fleuves,
Fixaient, obstinément,
Cet homme fou, en son entêtement
A prolonger son fol voyage.Celle là-bas qui le hélait
Dans les brumes, hurlait, hurlait,
La tête effrayamment tendue
Vers l’inconnu de l’étendue.Le passeur d’eau, comme quelqu’un d’airain
Planté dans la tempête blême,
Avec l’unique rame entre ses mains,
Battait les flots, mordait les flots quand même.
Ses vieux regards hallucinés
Voyaient les loins illuminés
D’où lui venait toujours la voix
Lamentable, sous les cieux froids.La rame dernière cassa,
Que le courant chassa
Comme une paille, vers la mer.Le passeur d’eau, les bras tombants,
S’affaissa morne, sur son banc,
Les reins rompus de vains efforts,
Un choc heurta sa barque, à la dérive,
Il regarda, derrière lui, la rive:
Il n’avait pas quitté le bord.Les fenêtres et les cadrans,
Avec des yeux béats et grands
Constatèrent sa ruine d’ardeur,
Mais le tenace et vieux passeur
Garda tout de même, pour Dieu sait quand,
Le roseau vert, entre ses dents.”